Niort : une association promeut l’inclusion des personnes LGBT+ dans le sport
Publié : 17 mai 2023 à 7h00 par Étienne Escuer
L’association Les Anneaux du Marais, basée à Niort, fête son dixième anniversaire.
Elle a pour but « de permettre à tous ses membres, quelle que soit son orientation sexuelle et/ou son identité de genre, la pratique du sport et d’autres loisirs ou culturelles » : l’association les Anneaux du Marais fête cette année ses 10 ans. « Elle a été créée par un couple d’hommes qui souhaitait promouvoir l’inclusion des personnes LGBT+ dans le domaine sportif, de loisir et de compétition », explique Valentin, administrateur de l’association, qui compte aujourd’hui 87 adhérents. Si le badminton reste l’activité principale de l’association, elle propose aussi « de la marche, des loisirs comme des afterworks, des soirées jeux de société et des événements ponctuels comme des initiations à des sports », confie Stéphanie, la trésorière-adjointe. L’association Les Anneaux du Marais est « ouverte à tout le monde, il faut juste respecter nos valeurs d’inclusion », indique Valentin, qui précise que plusieurs personnes hétérosexuelles en font partie.
Pourquoi décider de s’engager aux Anneaux du Marais ? « L’idée, c’était d’avoir un endroit où on pouvait se sentir nous-mêmes, sans avoir peur du monde extérieur », confie Stéphanie. « Si on a un ou une conjointe du même sexe, il n’y a pas de soucis avec ça. On peut échanger un bisou comme le ferait un couple hétérosexuel après un match de badminton en double, par exemple », poursuit Valentin. « Cela permet aussi de rencontrer des gens et d’échanger sur des parcours de vie, parfois différents, parfois similaires. »
Une évolution des mentalités ?
Si Valentin et Stéphanie estiment que la situation des personnes LGBT+ n’est pas critique à Niort, bien que la ville manque de lieux LGBT+friendly, être homosexuel.le ou transgenre dans un club sportif peut s’avérer compliqué. « Il y a toujours la peur du regard des autres, on s’autocensure beaucoup », rappelle Valentin. « Ça peut coincer aussi au niveau des douches, on voit naître des craintes injustifiées chez les personnes hétérosexuelles. Et sur les terrains il y a les petits noms d’oiseaux comme "On n’est pas des pédés", ce n’est jamais très agréable. »
Les mentalités ont-elles évolué ces dernières années ? « Aujourd’hui, on a des sportifs de haut niveau qui ouvrent des portes, qui font entendre leur voix, qui s’assument en tant qu’athlètes homos/bi/trans, c’est une bonne chose, ça permet de faire avancer les mentalités », explique Valentin. « Nous, on œuvre aussi à ça au niveau local, et globalement, on est quand même bien accueillis par les personnes qu’on rencontre. » Reste que le combat est encore loin d’être gagné, comme en témoigne le récent refus de quelques joueurs professionnels de Ligue 1 de football de porter un maillot au flocage arc-en-ciel, lors d’une action de lutte contre l’homophobie et la transphobie.
Une équipe de volley-ball en projet
L’association Les Anneaux du Marais souhaite poursuivre son développement local, avec la création de nouvelles équipes. « On aimerait mettre en place une équipe de volley-ball, ça tient à cœur à plusieurs membres », confie Stéphanie, qui invite les personnes intéressées à prendre contact (l’adhésion coûte 18 euros par an). « C’est le seul gros projet, car avec 87 adhérents, on n’est pas une énorme association. On verra d’ici quelques années ensuite si on peut s’ouvrir à d’autres sports. » Une deuxième équipe de badminton est également en projet pour participer à des compétitions départementales la saison prochaine, et plusieurs adhérents vont participer au triathlon de Niort.
Alors que la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie se tient ce mercredi 17 mai, l’association a participé samedi à la deuxième marche des fiertés organisée à Niort, avec un stand installé au village des visibilités. « On n’est pas sur du militantisme comme d’autres associations peuvent le faire, et le faire très bien, à Niort », note tout de même Valentin. « On est surtout là pour donner un peu de visibilité dans le sport et avoir des moments conviviaux entre personnes de la communauté LGBT+ et leurs alliés. »