Loiret : des chiens d’assistance judiciaire pour soutenir les enfants victimes d’infractions pénales

Publié : 17 juin 2021 à 4h00 par Lucie Claussin

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Orko, le chien mis à disposition au Centre Hospitalier Régional d'Orléans, dans son Unité Médico Jud
Crédit : Lucie Claussin / Rédaction Forum ©

Mardi 15 juin a été signée à Orléans, la convention CAJ - Chien d'Assistance Judiciaire. Il s'agit d'un dispositif qui accompagne et soutient les mineurs victimes d'infractions pénales, à l'aide d'un chien spécialement formé.

Les enfants victimes d’atteintes à la personne ont souvent des difficultés à évoquer les faits qu’ils ont subis lors des procédures judiciaires. En cas d’abus sexuels particulièrement, la gravité des atteintes causées à l’intégrité physique et psychologique de l’enfant rend difficile la verbalisation des scènes traumatiques vécues. Afin de libérer la parole et d’accompagner l’enfant vers le chemin de la résilience, des chiens d’assistance judiciaire ont été mis en place dans le Loiret.

Des chiens empathiques pour soutenir et aider :

 

En complément des protocoles de recueil de la parole de l’enfant déjà mis en œuvre, les chiens dits de réconfort ou de soutien créent un environnement rassurant, à toutes les étapes d’une procédure judiciaire, qui contribue à aider les victimes à dépasser leur traumatisme et à se confier plus facilement. Toutes les violences sur mineurs sont concernées : violences physiques, sexuelles, psychologiques, mineurs témoins de violences conjugales, négligences lourdes. Ces chiens sont dressés non pas pour agir, mais pour interragir, dans des moments difficiles comme les audiences. Francis Perlot, responsable du centre Handi’chiens de Vineuil nous parle de ce dispositif :

 

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Un chien « professionnel » :

 

Le chien d’assistance judiciaire est un animal spécialement formé par l’association Handi’Chiens, qui prend aussi en charge les frais d’identification, de vaccination, grâce à la contribution de la fondation Sommer. Le coût d’un chien dit "d'assistance" est estimé à 17 000e.

 

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À Orléans, Orko, un Golden Retriever de deux ans est mis à disposition au Centre Hospitalier Régional d’Orléans, dans son Unité Médico Judiciaire Mineurs.

Le chien est autorisé à accéder à tous les lieux dans lesquels son assistance est utile comme : les services d’enquête, les services de médecine légale, le palais de justice.

Chaque jour de la semaine, une infirmière de l’hôpital l’emmène avec elle sur son lieu de travail. L’animal rentre ensuite chez elle les soirs et les week-ends, et vit « en famille ». Cette dernière aura en charge l’entretien quotidien de l’animal ainsi que le maintien de ses compétences techniques.

 

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Un dispositif français :

 

En Europe, le chien d’assistance judiciaire a fait ses premiers pas au tribunal judiciaire de Cahors, en mars 2019. Cette même année, le projet de CAJ a débuté au sein de la juridiction d’Orléans. 

Au terme de longs mois de travail, la convention CAJ – Chien d’Assistance Judiciaire a été signée le mardi 15 juin à Orléans par les tribunaux d’Orléans et de Montargis, le Centre Hospitalier Régional d’Orléans, l’association Handi’Chiens, l’association d’aide aux victimes du Loiret, l’association la voix de l’enfant, la direction départementale de la sécurité publique du Loiret, et le groupement de gendarmerie du Loiret

Différents chiens d'assistance sont proposés par Handi'chiens : 

À savoir que l’association Handi’chiens travaille actuellement sur d’autres projets en Centre-Val de Loire. Elle prévoit prochainement de mettre un chien en soins palliatifs à l’hôpital de Blois, un chien dans la section jeunesse de la bibliothèque de Blois pour faciliter la lecture. Il y a aussi actuellement un chien au collège Marie-Curie de Saint-Laurent-Nouan qui est présent lors du soutien scolaire. Un chien de ce type est en projet sur le collège du Val de Loire à Saint-Denis en Val.