Ligue contre le cancer : décès du professeur tourangeau Axel Kahn
Publié : 6 juillet 2021 à 10h05 par Iris Mazzacurati
Le médecin généticien et essayiste Axel Kahn est mort à l'âge de 76 ans après avoir lutté contre un cancer, a annoncé mardi la Ligue contre le cancer, dont il avait récemment quitté la présidence à cause de sa maladie.
"C'est avec tristesse et émotion que la Ligue contre le cancer vient d'apprendre le décès d'Axel Kahn", a indiqué cet organisme dans un bref communiqué.
Après avoir lutté contre un cancer et raconté sans fard l'approche de la mort, le médecin généticien et essayiste Axel Kahn est décédé à l'âge de 76 ans, a annoncé mardi la Ligue contre le cancer, dont il était l'emblématique président.
"C'est avec tristesse et émotion que la Ligue contre le cancer vient d'apprendre le décès d'Axel Kahn", a indiqué cet organisme dans un bref communiqué.
"Rendre hommage à l'homme c'est d'abord épouser ses combats, saluer cette vie qui avait valeur d'exemple et faire nôtres ses engagements", a réagi dans la foulée le Premier ministre Jean Castex sur Twitter.
Rendre hommage à l’homme c’est d’abord épouser ses combats, saluer cette vie qui avait valeur d’exemple et faire nôtres ses engagements.
— Jean Castex (@JeanCASTEX) July 6, 2021
Mes pensées accompagnent sa famille, ses proches et tous ceux qui ont eu l’honneur de partager un moment de vie avec lui. https://t.co/XMOBtj80d4
La Ligue contre le cancer avait annoncé le 11 mai que le Pr Kahn allait se mettre en retrait en raison d'un "cancer qui s'est aggravé récemment". Le 1er juin, il avait officiellement quitté la présidence de l'association, qu'il occupait en tant que bénévole depuis juin 2019.
Après l'annonce de sa maladie, le Pr Kahn s'était exprimé à de nombreuses reprises dans les médias, sur Twitter et sur son site internet pour livrer ses sentiments à l'approche de la mort, en se surnommant "Axel le loup".
"Que mes enfants me souhaitent "bonne fête papa" donne tout son sel à la vie. On a pas à apprendre à mourir. C'est inné. Apprendre à vivre à proximité de la mort est un superbe défi. Je le relève", avait-il par exemple twitté le 20 juin pour la Fête des pères.
Amis, j’aime la fête des mères et des pères. À mon âge, seule la 2nde me concerne. Que mes enfants me souhaitent « bonne fête papa » donne tout son sel à la vie. On a pas apprendre à mourir. C’est inné. Apprendre à vivre à proximité de la mort est un superbe défi. Je le relève
— Axel Kahn (@axelkahn) June 20, 2021
Sa dernière "Chronique apaisée de la fin d'un itinéraire de vie" avait été publiée sur son site internet le 22 juin.
"Je requiers mille pardons, ma priorité a cessé, cessera d'être le sérieux de l'analyse des situations, elle est la maîtrise de la douleur chez les autres et chez moi", écrivait-il.
Un Tourangeau spécialiste des maladies génétiques
Père de quatre enfants, il était également le frère cadet du journaliste Jean-François Kahn. Né le 5 septembre 1944 en Touraine, docteur en médecine et docteur ès sciences, Axel Kahn a été directeur de recherche à l'Inserm, directeur de l'Institut Cochin (2002-2007), président de l'université Paris Descartes (2007-2011) et président de la Ligue nationale contre le cancer.
Il était spécialiste des maladies génétiques, notamment hématologiques. Ses travaux (cancer du foie, expression des gènes, thérapie génique...) avait fait l'objet de près de 600 articles dans des revues internationales ainsi que de nombreux ouvrages.
Parmi ses nombreux livres, reflétant sa passion de l'éthique et de la philosophie : Et l'Homme dans tout ça ? (éditions Nil, 2000), L'homme ce roseau pensant sur "les racines de la nature humaine" (même éditeur 2007) et Et le bien dans tout ça (Stock, 2021).
En mars 2020, après le scandale provoqué par les conditions indécentes de conservation des corps donnés à la science au Centre du don des corps de Paris-Descartes, la radio France Inter avait assuré que le Pr Kahn avait été mis au courant de ces graves problèmes quand il présidait l'université. Il avait contesté ces affirmations.
Certains plaignants, notamment réunis au sein de l'association Charnier Descartes-Justice Dignité (CDJD), estimaient toutefois qu'il faisait partie de ceux qui n'avaient pas suffisamment agi.
(Avec AFP)