Cannabis : la députée du Loiret Caroline Janvier prône une « légalisation régulée »
Publié : 5 mai 2021 à 6h03 par Etienne Escuer
Un rapport parlementaire publié ce mercredi 5 mai, coordonné par la députée du Loiret Caroline Janvier, prône une « légalisation régulée » du cannabis.
Comment lutter contre le trafic de cannabis ? En le légalisant, de manière régulée, et en reprenant ainsi le contrôle face au trafiquants, prônent plusieurs députés d'une mission parlementaire sur le sujet, dont l’élue loirétaine Caroline Janvier (LREM). Un rapport doit être publié ce mercredi 5 mai. « La prohibition adopte depuis cinquante ans un objectif inatteignable, sans jamais avoir les moyens de ses ambitions. Une légalisation régulée, c'est le meilleur moyen de reprendre le contrôle et de protéger les Français », confie Caroline Janvier.
Un rapport parlementaire recommande une légalisation "réglementée" du #cannabis. @CarolineJanvier espère que cela permettra de "sortir d'un tabou qui n'a plus lieu d'être". >> https://t.co/1dgnRrMtTI #DirectAN
— LCP (@LCP) May 5, 2021
Des politiques répressives inefficaces ?
Les parlementaires ont interrogé pendant plusieurs mois médecins, policiers, magistrats et chercheurs. « L'Etat assiste de manière impuissante à la banalisation du cannabis chez les jeunes et à la détérioration de la sécurité malgré une politique répressive française qui coûte cher et mobilise à l'excès les forces de l'ordre », notent les députés. Le budget de la lutte antidrogue a ainsi quasiment doublé entre 2012 et 2018 pour atteindre 1,08 milliard d'euros annuels, sans faire baisser la consommation de cannabis. Dans ce rapport, les députés se défendent de tout laxisme et taclent aussi le gouvernement sur « l'hypocrisie des discours de fermeté régulièrement tenus ». Le plan anti-stupéfiants, avec l'instauration depuis septembre d'une amende forfaitaire pour usage de drogues de 200 euros, semble à leurs yeux « condamné à échouer comme les précédentes politique ».
Le recettes redirigées vers la prévention auprès des jeunes
En cas de légalisation, les recettes fiscales pour l’Etat pourraient atteindre 2 milliards d'euros et financer en priorité la prévention chez les mineurs, avancent les députés. « On propose une vraie politique de réduction des risques et d'arrêter de faire la guerre à l'usager pour réorienter réellement la police vers la lutte contre les trafics », poursuit Caroline Janvier. Le rapport ne tranche toutefois pas certaines questions : quel prix fixer pour concurrencer les trafiquants ? Dans quels lieux permettre l'usage ? Faut-il créer des boutiques interdites aux mineurs ? Les députés préconisent un débat national à l'Assemblée, une convention citoyenne comme pour le climat voire un référendum. Leurs suggestions ont toutefois peu de chances d’aboutir. Emmanuel Macron a exclu ces derniers jours tout changement législatif et réclamé plutôt « un grand débat national sur la consommation de drogues et ses effets délétères. »
(Avec AFP)