École à la maison : de plus en plus de familles ont franchi le pas
Publié : 30 septembre 2021 à 6h00 par Alicia Méchin
Menacée par une nouvelle loi, l’école à la maison ou l’instruction en famille (IEF) a connu pourtant un grand succès lors de cette rentrée 2021. De plus en plus de familles ont franchi le pas, à en croire les associations spécialisées.
Il n’existe pas de chiffres officiels, mais le nombre d’enfants instruits à la maison, en France, avoisinerait les 70 000. Un nombre important, et en constante augmentation ces dernières années ; la crise sanitaire étant parfois un déclencheur.
C’est en tout cas ce qu’a constaté Jean-Baptiste Maillard, secrétaire général de l’association Liberté éducation. « Dans les 10 jours qui ont précédé la rentrée scolaire, entre 3000 et 7000 visiteurs par jour ont été recensé sur le site de l’association. Quatre bénévoles ont été recrutés pour répondre aux questions ».
Aujourd’hui, Liberté éducation compte plus de 900 familles adhérentes, contre 200 à la mi-août. Et les arguments qui séduisent les parents sont multiples.
La plupart des familles qui pratiquent l’IEF habitent en province, dans des petites ou moyennes villes, mais aussi beaucoup à la campagne, souligne Jean-Baptiste Maillard. Des collectifs pour l’Instruction en Famille sont d’ailleurs nés un peu partout en France, et notamment en Maine-et-Loire ou dans le Loiret.
Une dérogation pour la rentrée 2022
Lors de son discours du 2 octobre 2020, aux Mureaux, Emmanuel Macron a annoncé vouloir restreindre l’IEF au seul impératif de santé, dans le but de lutter contre le radicalisme. Le gouvernement prévoit alors de renforcer les contrôles, dès la rentrée 2022.
Concrètement, les parents qui font déjà l’école à la maison en 2021-2022, et qui souhaitent poursuivre ce système d’apprentissage en 2022-2023, devront obligatoirement avoir donné satisfaction lors de contrôles par l’Éducation Nationale.
Pour les autres, ils devront faire une demande d’autorisation, qui sera accordée selon 4 critères : l’état de santé ou de handicap de l’enfant, l’éloignement géographique d’une famille ou l’itinérance des parents, la pratique d’activité artistique ou sportive intensive ou une situation propre à l’enfant selon son intérêt supérieure.
Rencontre au ministère de l’Éducation Nationale
Les associations estiment que ces critères sont une façon déguisée de vouloir interdire l’école à la maison. Jean-Baptiste Maillard pointe par ailleurs du doigt l’excuse du radicalisme. « Les deux derniers rapport Degesco ne font pas de lien avec le radicalisme. Sur l’année 2018-2019, seulement 32 enfants ont été rescolarisés et pas pour un motif de radicalisation. Donc on se demande sur quoi est fondée cette mesure ».
Une rencontre est programmée au ministère de l’Éducation Nationale le 5 octobre prochain.