Des « Parcours d’Inspiration Militaire » pour lutter contre la délinquance

Publié : 3 mars 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Soldats
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Crédit : Pixabay

L’objectif est de ramener des jeunes délinquants vers la société. Début février, les ministères de la Justice et des Armées ont annoncé la généralisation des Parcours d’Inspiration Militaire (PIM) à destination de jeunes issus de Centres Éducatifs Renforcés (CER). Explications.

« PIM », pour Parcours d’Inspiration Militaire. C’est l’une des idées des ministères de la Justice et des Armées pour tenter de faire baisser la délinquance. À destination des jeunes pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), des expérimentations dans le Morbihan en 2021 ont été jugées positives par les organisateurs du projet. Et ce parcours va être généralisé d’ici ces prochains mois sur l’ensemble du territoire français.

 

"Solidarité, engagement, dépassement de soi"

Il s’agit de séjours de rupture durant lesquels des jeunes issus de CER passent cinq semaines avec d’anciens militaires, venant de l’armée de Terre ou de la Marine nationale. Chargé de mission partenariat justice - armée au ministère de la Justice, au sein de la direction de la PJJ, Omar Nakib donne un exemple : « avec l’armée de Terre, les jeunes ont vécu pendant 15 jours à la belle étoile, dormi en bivouac, fait leur propre feu et des activités toute la journée. On en profite pour leur faire passer le brevet de secourisme. On travaille sur la solidarité, l’engagement, le dépassement de soi ».

Selon lui, les résultats ont donc été « extrêmement positifs, à la fois pour les jeunes, les équipes et nos amis militaires. Entre les éducateurs de la PJJ et les anciens militaires, on partage un souci commun pour la cohésion sociale, pour la jeunesse ». Autre attrait de ce PIM : la découverte des métiers proposés par l’armée, à hauteur de 300, d’après Omar Nakib. Même si, d’après le chargé de mission, le recrutement de ces mineurs ou jeunes majeurs n’est clairement pas une priorité.

 

Présence des éducateurs

Il faut également savoir que lors de ces séjours, tous les volontaires sont accompagnés par leurs éducateurs. « Le projet est toujours coconstruit entre les éducateurs de la PJJ et les anciens militaires. Les éducateurs sont présents et participent à l’ensemble des activités du PIM. Les jeunes demeurent et restent sous la responsabilité des éducateurs qui vivent le même parcours que les jeunes », explique Omar Nakib.

Néanmoins, ce dernier préfère nuancer et ne pas comparer le PIM avec « une formule magique. C’est un soutien au projet d’insertion des jeunes ». Lors du premier parcours réalisé en 2021 avec l’armée de Terre, la grande majorité des jeunes qui avaient participé s'étaient inscrits dans un projet d’insertion. De quoi se dire que ce genre d’initiatives ne peut mettre ces délinquants que sur la bonne voie.