Niort : une épicerie propose des tarifs réduits pour les personnes précaires

Publié : 2 février 2023 à 7h00 par Étienne Escuer

Une épicerie solidaire a vu le jour en 2020 à Niort.

Crédit : Le Cabas Solidaire - Soli'Niort

Grâce à des clients qui payent le tarif normal, l’épicerie Le Cabas Solidaire, à Niort (Deux-Sèvres), propose à des personnes en situation de précarité de bénéficier de réductions sur leurs courses.

L’initiative a vu le jour il y a deux ans à Niort (Deux-Sèvres) : l’épicerie de quartier Le Cabas Solidaire propose ses produits, notamment bios et locaux, à des prix variables en fonction des revenus des clients. « Le principe, c’est de permettre à des personnes précaires de manger de la qualité en toute dignité », explique Stéphanie Auger, directrice de Soli’Niort. « L’épicerie est ouverte à tous et les marges récupérées grâce aux clients solidaires servent à financer les réductions. » Le modèle n’a toutefois pas encore trouvé son équilibre économique. « Il faudrait 5 clients solidaires pour aider une personne », poursuit Stéphanie Auger. Aujourd’hui, le rapport est plutôt d’environ près de 4 clients solidaires pour un bénéficiaire de réduction.


 


-40% et -60%


 


Jusqu’à 200 familles peuvent ainsi bénéficier de réductions de 40% et 60% sur leur ticket de caisse. Elles sont adressées au Cabas Solidaire par quatre structures : le CCAS, le Département, la Mission Locale et le Secours catholique. « Il n’y a pas de profil-type : il s’agit de parents seuls, de retraités, de personnes qui travaillent mais n’arrivent pas à joindre les deux bouts », confie Stéphanie Auger. « L’idée, c’est aussi de travailler sur la dignité, dans un lieu non stigmatisant. Ce n’est pas facile de demander de l’aide. Quand un client rentre dans le Cabas Solidaire, on ne sait pas s’il a une réduction. Les bénéficiaires nous disent "Je viens faire mes courses comme tout le monde", et ce retour-là, c’est une vraie réussite. » Le Cabas Solidaire mise aussi sur des produits de qualité, et travaille avec 25 à 30 producteurs locaux.


 


Pour les clients solidaires, l’initiative n’enregistre pas de surcoût. « On ne paye pas plus cher la solidarité », insiste la directrice de Soli’Niort. « On est une épicerie de quartier, donc on ne peut pas rivaliser sur les prix avec les grands supermarchés. Mais on a fait une étude de marché et on essaye d’être dans les prix des commerces équivalents aux nôtres. » Selon Stéphanie Auger, certains clients solidaires sont dans « une démarche d’achat militant », mais d’autres sont simplement « des personnes du quartier qui viennent faire leurs courses ».


 


L’épicerie fonctionne aujourd’hui avec 65 bénévoles, en plus des 3 salariés. Elle se veut également vectrice de lien sociale. « On est un lieu de vie, il y a également des expositions ou des ateliers couture. Ce n’est pas juste un commerce », conclut Stéphanie Auger.