Double homicide en Haute-Vienne : les victimes tuées à l'arme blanche avant l'incendie du domicile

Publié : 18 juin 2021 à 10h30 par Iris Mazzacurati

L'ex-conjoint de la victime, interpellé mercredi matin près de Nexon, a formellement contesté son im

Crédit : Rédaction / Etienne Escuer - Photo d'illustration

Une femme et un homme dont les corps ont été retrouvés mercredi dans une maison incendiée à Nexon en Haute-Vienne ont été tués à l'arme blanche avant l'incendie, mais le principal suspect, ex-compagnon de la victime, a nié les faits en garde à vue.

L'autopsie pratiquée jeudi 17 juin à Limoges, sur le corps de Cécilia P., 33 ans, a révélé qu'elle a reçu trois coups d'une arme blanche, dont deux dans la nuque, l'un s'étant avéré mortel, a expliqué le procureur de Limoges, Baptiste Porcher. Pour la seconde victime, un homme qui se trouvait au domicile de la trentenaire, vraisemblablement un voisin, "c'était encore plus violent", a souligné le procureur. "Son corps présentait de nombreuses plaies sans que leur nombre ne soit pour l’instant déterminé". Le magistrat a précisé qu'un deuxième suspect, David M., avait été placé en garde à vue en tant que coauteur présumé et qu'il avait rapidement reconnu sa participation, sans que l'on connaisse avec précision son degré d'implication. Si l'ex-conjoint de la victime, Abdelkader B., 25 ans, interpellé mercredi matin près de Nexon, a formellement contesté son implication, "il n'y a aucun doute que nous tenons les deux coauteurs", a indiqué le procureur. "Nous avons les aveux du coauteur et des témoignages qui les corroborent". M. Porcher n'a pas souhaité s'avancer sur le mobile, mais l'hypothèse d'un conflit entre les deux ex-conjoints semble privilégiée.


Tentative d'homicide sur trois enfants


Une information judiciaire va être ouverte vendredi et les deux hommes seront présentés devant un juge d'instruction en vue de leur mise en examen pour le double homicide, avec circonstance aggravante pour le principal suspect, et la tentative d'homicide sur trois enfants de Cécilia P., âgés de 5, 7 et 12 ans et qui ont pu être secourus par les pompiers la nuit du drame. Le parquet va requérir leur placement en détention. Le procureur a assuré à l'AFP que les deux suspects s'étaient rendus au domicile de Cécilia P. "animés de mauvaises intentions" mais que "la préméditation n'avait pas été retenue pour l'ouverture de l’information judiciaire" car "nous ne savons pas s'ils se sont rendus là-bas pour tuer". Les deux suspects "savaient que les enfants se trouvaient à l'étage quand le feu a été allumé et ont fait en sorte qu'ils ne puissent pas descendre", a ajouté le magistrat. "L'adolescente a fait preuve d'un sang-froid extraordinaire en conduisant les enfants sur le balcon". Abdelkader B. est connu pour des violences conjugales (un an de prison dont six mois avec sursis pour des faits commis en 2019 sur une autre femme que la victime) et David M. pour dégradations, atteintes aux biens, vols et infractions en lien avec les stupéfiants. Selon le parquet, Cécilia P. n'a jamais déposé plainte pour violences contre son ex-compagnon mis en cause. Elle avait toutefois été victime de violences conjugales commises par un autre homme. En 2020, 90 féminicides ont été officiellement recensés en France, contre 146 l'année précédente. (Avec AFP)