Gameboy, Zelda, politique de l’écran… On a parlé jeux vidéo avec le député du Maine-et-Loire

Publié : 22 février 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Le député du Maine-et-Loire Denis Masséglia

Crédit : Geoffroy Van der Hasselt / AFP

On est allé interroger Denis Masséglia, député du Maine-et-Loire, sur sa passion pour les jeux vidéo, tandis que le secteur représente la première industrie culturelle en France et dans le monde.

Être un geek et faire de la politique, c’est possible. Il n’y a qu’à se pencher sur le parcours de Denis Masséglia, député dans le Maine-et-Loire depuis 2017. Il l’avoue lui-même : « c’est difficile de savoir quand j’ai commencé » à jouer. Ce dont il se souvient, c’est qu’il touche pour la première fois à une console dans un « cadre extrafamilial », que la Gameboy est la première console qu’il possède et « sur laquelle j’ai passé beaucoup de temps, je devais avoir une dizaine d’années, en CM2. »


 


"Un petit enfant de la ruralité"


Après la console portable vient la console de salon : la fameuse Super Nintendo « que j’ai énormément appréciée, c’est la console qui a le plus marqué mon enfance. » Son jeu préféré ? Zelda Link to the Past : « un jeu de référence pour moi. Voyager sur les plaines d’Hyrule était un grand moment de plaisir. » Il faut dire que Denis Masséglia est « un petit enfant de la ruralité. Pouvoir lire ou jouer aux jeux vidéo était très plaisant alors même qu’il n’y avait pas grand-chose autour de moi. »


Au fil des ans, l’évolution des consoles se poursuit, tout comme la passion de Denis Masséglia à l’égard des jeux vidéo. Avec l’aide d’un ami qui connait bien l’informatique, il réussit à bricoler un ordinateur et trouve « que le PC donne beaucoup plus de richesse de jeu que la console ». Des années plus tard, il se lance dans l’aventure World of Warcraft et intègre l’une des guildes les plus puissantes de l’opus, dans laquelle il passera plus de 300 jours de jeu.


 


Gamer... et député


Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut imaginer un « nerd » passant sa vie derrière un écran : « j’ai pas mal joué à des moments quand j’avais plus de temps, avant d’avoir mes enfants. Ce furent des moments extrêmement intéressants, mais j’ai toujours privilégié mes études, et ensuite, mon travail. C’était un passe-temps qui me permettait d’avoir une activité, à mon sens, positive. »


Il devient député du Maine-et-Loire en 2017 et selon lui, son expérience de gamer l’a bien servi pour sa nouvelle fonction. « Dans le jeu vidéo, quand on veut avoir des performances correctes, ça nécessite un engagement, comme tout dans la vie. Il n’y a pas de réussite sans investissement. Toute expérience est utile, qu’elle soit une réussite ou pas, on apprend toujours de notre parcours. Les jeux vidéo ont été utiles dans ma fonction de député. Ça fait partie de ce que je suis. »


 


La place des femmes dans les jeux vidéo


Il créé un an plus tard un groupe d’études sur les jeux vidéo, dont il devient président. Car, il le rappelle, ce secteur est « la première industrie culturelle française et au monde, c’est un sujet extrêmement important en termes d’emploi, de culture, de temps passé devant nos écrans. » Selon lui, la priorité dans ce domaine est « la représentation de la femme dans sa globalité. Certains jeux vidéo sont hyper sexualisés, c’est un sujet. » Autre cliché à déconstruire : « il y a cette idée que les femmes ne peuvent pas être compétitrices dans l’Esport ».


Père de famille, Denis Masséglia souhaite aussi protéger ses enfants quant à l’accès à certains contenus sur Internet. « D’autre part, je maitrise aussi le temps d’écran, il faut avoir une pratique raisonnée, régulée et accompagnée. J’utilise le jeu vidéo comme un outil d’échange dans le cadre familial. » En effet, le député trouve que cette façon de jouer permet, « plus peut-être que lorsque l’on regarde un film ou quand on lit un livre, de partager un moment ensemble. » 


Toujours inconditionnel de World of Warcraft, le député choletais joue toujours sur la nouvelle extension et précise que son personnage se trouve actuellement au niveau 70. Là encore, c’est une devenu une histoire de famille : « je joue avec ma femme le soir quand d’autres se mettent devant la télé. Le jeu vidéo n’enferme pas forcément les personnes, c’est avant tout un outil qui permet de pouvoir passer du temps avec ses proches. »