Festival de la BD à Angoulême : « La plus grande librairie de BD au monde »

Publié : 17 mars 2022 à 4h00 par Hugo Harnois

Festival BD Angouleme

Crédit : Joel Saget AFP

Top départ du Festival de la BD d’Angoulême ce jeudi 17 mars. Annulée l’an passée à cause de la Covid-19, la 49e édition fait son retour en Charente, alors que le port du masque n’est plus obligatoire.

11.000 mètres carrés de chapiteaux et pavillons, huit sites, 2500 autrices et auteurs, des centaines d’exposants… Comme chaque année, les chiffres liés au Festival de la BD à Angoulême sont impressionnants, pour cet événement qui se veut être « la plus grande librairie de BD au monde », selon les mots de son délégué général, Franck Bondoux. Alors que le pass vaccinal n’est plus demandé et que le port du masque n’est plus obligatoire, celui-ci se réjouit de cette nouvelle édition : « On est extrêmement contents, c’est une édition ambitieuse, celle des retrouvailles avec le public, avec une programmation éclectique. »


 


Expo sur Goscinny et Mortelle Adèle


Au programme cette année : une exposition sur Goscinny, auteur de classiques comme Astérix, Le Petit Nicolas, Lucky Luke ou encore Iznogoud. Pour le délégué général du Festival : « C’est quasiment l’inventeur du métier de scénariste de la bande-dessinée, un génie littéraire. » Les visiteurs pourront également aller voir une rétrospective sur Christophe Blain, auteur de Gus ou Quai d’Orsay. Dans un tout autre style, une exposition consacrée à l’héroïne des cours de récréation Mortelle Adèle devrait ravir les plus jeunes. « C’est un phénomène qui dit des choses sur l’évolution de notre société, avec ce regard sur cette héroïne féminine bizarre, décalée. Ce sera un temps fort pour les enfants et leurs famille », précise Franck Bondoux.


Le manga va également avoir une place de choix dans cette 49e édition, puisque la bande-dessinée japonaise a son propre quartier dans les allées du Festival. Et pour la première fois dans l’histoire de l’événement, trois femmes sont en lice pour le Grand Prix 2022, qui récompense l’ensemble de l’œuvre d’une autrice. Le délégué général évoque « une forme d’avènement, une montée en puissance très forte des autrices. On s’en réjouit au plus haut point, c’est la résultante d’un élan de la société, une marque dans l’évolution des mentalités. »


 


Hommage aux Ukrainiens


Durant ces quatre jours, l’ambiance devrait être placée sous le signe de la festivité. Cependant, Franck Bondoux n’oublie pas pour autant la crise qui touche l’Ukraine actuellement. Des références symboliques à destination des Ukrainiens sont prévues, et des auteurs ont produit un certain nombre de dessins. « On a aussi l’ambition de les positionner dans l’espace public, dans les rues d’Angoulême », ajoute le délégué.


Après la polémique faisant suite à la démission de certains membres du jury et le refus de plusieurs auteurs de concourir au prix Éco-Fauve Raja (récompensant une BD portant sur des questions écologiques), Franck Bondoux assure maintenir l’existence de ce prix avec les auteurs qui souhaitent rester en compétition, et va se reposer sur un jury composé de lecteurs : « On développera ce prix car c’est un enjeu écologique majeur, les auteurs s’y intéressent, car la BD est une forme littéraire qui s’intéresse à toutes les formes de société. » Il conclue que le festival n’a rien à reprocher à Raja : « Une société engagée sur le plan de l’éco responsabilité. »