Enfants malades au CHU d’Angers : « Garder le lien social avec sa classe »

Publié : 1er septembre 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Robot Ted-i : des robots de télé-présence destinés aux élèves hospitalisés

Crédit : Ministère de l'Éducation nationale

Nous sommes aujourd’hui le vendredi 1er septembre, le début de « septembre en or », un mois de sensibilisation consacré au cancer pédiatrique. L’occasion de se pencher sur les pratiques mises en place au CHU d’Angers.

« Garder le lien social » entre les enfants hospitalisés au CHU d’Angers et leurs classes. C’est l’une des missions à laquelle s’est consacrée Laurence Gaignard, ancienne enseignante coordinatrice à l’unité d’enseignement au CHU d’Angers pendant plus de douze ans, et qui vient tout juste de prendre se retraite. Depuis 1989, tout enfant hospitalisé a le droit à une scolarité, nous rappelle la jeune retraitée.


 


La maladie peu évoquée durant les cours


Au total, 14 professeurs viennent faire des heures supplémentaires pour les collégiens et les lycéens. La scolarité peut prendre deux formes : individuelle (dans la chambre de l’enfant) ou collective (dans une salle de classe dédiée, au sein du service pédiatrique). « On y réunit de petits groupes d’élèves qui ne sont pas forcément du même niveau », explique Laurence Gaignard, ajoutant que « pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, l’enseignement se fait au chevet, dans les chambres. »


Si l’enseignante retraitée assure ne pas avoir beaucoup évoqué la maladie avec ses élèves, elle précise néanmoins que cette forme de scolarité particulière nécessite « une adaptation en fonction de la fatigabilité, de la maladie et des soins qu’ils peuvent avoir. Mais l’enseignement de base reste le même : apprendre à lire, écrire et compter, on le fait de la même façon qu’au sein de la classe. »


 


Des robots pour plus d'humanité


Afin d’accompagner au mieux les élèves durant leur hospitalisation, l’Éducation Nationale leur a également mis à disposition des robots, pour assurer le lien social entre l’enfant et sa classe. Cet outil « permet aux enfants de pouvoir communiquer avec leurs enseignants, leurs copains et copines en temps réel. Dans la classe, il y a un robot, et l’élève lui, a une tablette, qui lui permet de se connecter à ce robot. Et ce dernier représente l’enfant au sein de sa classe », explique Laurence Gaignard. Avec cette tablette, l’enfant oriente le robot, il peut décider de parler, d’être vu ou non, et intervenir « au même titre que n’importe quel élève de sa classe ». L’utilisation de ce robot peut enfin se faire en totale autonomie. « Ça favorise l’inclusion, et c’est aussi important de garder le lien social à travers le robot que le lien pédagogique », conclut l’ex-professeure des écoles.


Laurence Gaignard a donc pris sa retraite cet été mais elle a été remplacée à la rentrée scolaire. Ainsi, la coordination entre les enfants malades et les médecins est, elle, toujours assurée.