Emmanuel Macron à la Sorbonne : ce qu’il faut retenir de son discours sur l’Europe

Publié : 25 avril 2024 à 12h33 par Étienne Escuer

Le Président de la République, Emmanuel Macron, dans le Loiret, en 2020.

Crédit : Rédaction - Alicia Méchin / Image d'archives

Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est exprimé ce jeudi 25 avril sur l’Europe.

 


Certains y verront un engagement du chef de l’Etat dans la campagne des élections européennes, alors que la liste de la majorité présidentielle est à la peine dans les sondages : Emmanuel Macron a tenu ce jeudi 25 avril un discours sur l’Europe, à la Sorbonne, presque sept ans après une intervention similaire.


 


 


« Notre Europe, aujourd’hui, peut mourir »


 


« Notre Europe, aujourd’hui, est mortelle, elle peut mourir », a prévenu le président de la République. « A l’horizon de la prochaine décennie, le risque est immense d'être fragilisé voire relégué. » Emmanuel Macron rappelle que les valeurs de la « démocratie libérale » sont de plus en plus « critiquées et contestées » dans le monde. L’Europe pourrait ainsi se retrouver « dans une situation d'encerclement » face à d’autres grandes puissances plus autoritaires. Qualifiant la Russie de « voisin agressif » et évoquant un « réarmement généralisé du monde » Emmanuel Macron estime que « nous sommes aujourd’hui encore trop lents, pas assez ambitieux ».


 


 


Bâtir « une défense européenne crédible »


 


Alors que la guerre en Ukraine montre que l’Europe dépend majoritairement des Etats-Unis pour assurer sa défense, Emmanuel Macron va inviter dans les prochains mois « tous nos partenaires » à bâtir « une initiative européenne de défense ». Le chef de l’Etat, qui songe à un bouclier antimissile européen, défend « une préférence européenne dans l'achat de matériel militaire » et envisage un emprunt européen pour financer l’effort de défense. Il plaide aussi pour « une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense ».


 


 


Une « Europe puissance »


 


Emmanuel Macron plaide pour une « Europe puissance » et souhaite renforcer l’autonomie du continent. « L'Europe puissance, c'est simple, c'est une Europe qui se fait respecter et qui assure sa sécurité, c'est une Europe qui assume d'avoir des frontières et qui les protège, c'est une Europe qui voit les risques auxquels elle est exposée et qui s'y prépare », explique-t-il.


 


 


« Retrouver la maîtrise de nos frontières et à l'assumer »


 


L’immigration était également au cœur du discours d’Emmanuel Macron. Il appelle l'Union européenne à « retrouver la maîtrise de ses frontières » et « à l'assumer ». Le chef de l’Etat a suggéré la création d’une structure politique au niveau européen sur les sujets de migrations, de criminalité et de terrorisme.


 


 


Le « made-in Europe »


 


Sur l’économie, Emmanuel Macron appelle à « bâtir un nouveau paradigme de croissance et de prospérité ». Il estime que « nous sommes décalés par rapport à la recomposition du monde », que « nous réglementons trop, nous investissons trop peu, nous sommes trop ouverts et nous ne défendons pas assez nos intérêts ». Le président de la République souhaite « une réindustrialisation verte », et veut « arrêter d’opposer décarbonation et croissance ». Il salue le « made-in Europe », décrit comme « un sujet de grande convergence franco-allemande ».


 


Une Europe "leader mondial"


 


Emmanuel Macron entend également faire de l'Europe un "leader mondial" dans plusieurs secteurs : l'intelligence artificielle, l'informatique quantique, l'espace, les biotechnologies et les nouvelles énergies. "Il faut consolider Ariane 6. C’est la condition d’un accès européen à l’espace, il nous faut avoir une Europe de l’ambition spatiale", a-t-il déclaré. 


 


« Rarement l’Europe n'aura autant avancé »


 


Si le ton du chef de l’Etat était plutôt alarmiste et revendicatif, concédant que « nous n’avons pas tout réussi », il a également souligné les progrès effectués en matière de coopération européenne ces dernières années. « Rarement l'Europe n'aura autant avancé », et ce malgré « une conjonction de crises », en référence à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine. « Plus personne n'ose tellement proposer des sorties, ni de l'Europe, ni de l'euro », s'est félicité Emmanuel Macron.