D'après Qian Yuan, l'impact de Theia a "joué un rôle dans l'évolution qu'a connue la Terre sur 4,5 milliards d'années". Et c'est ce qui selon lui la rendrait "unique (...) différente des autres planètes rocheuses". Affaire à suivre...
Des morceaux d'une autre planète seraient-ils enfouis au coeur de la Terre ?
Publié : 2 novembre 2023 à 18h24 par A. L.
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Des scientifiques viennent de dévoiler une nouvelle étude susceptible de résoudre bien des mystères... Explications.
Depuis longtemps, la théorie la plus communément relatée sur l'origine de la Lune est son apparition après l'impact, à environ 36 000 km/h, d'une planète en formation avec la future Terre il y a 4,5 milliards d'années. Cette collision avec celle que l'on a surnommé Theia, une protoplanète de la taille de Mars, aurait en effet propulsé une quantité suffisante de matière dans l'espace pour que cela forme la Lune que l'on connaît aujourd'hui. Seulement voilà : il fallait encore trouver des restes de Theia.
Selon une étude publiée le 1er novembre dans la revue Nature, les chercheurs pourraient avoir résolu deux mystères scientifiques. D'après leur nouvelle théorie, les deux taches retrouvées dans les années 80 au sein du manteau terrestre, à 2.900 km sous la surface, seraient peut-être des morceaux de la planète Theia, datant de la fameuse collision. Cette collision a été "l'évènement le plus violent subi par la Terre" dans son histoire, a expliqué à l'AFP Qian Yuan, chercheur en géodynamique à l'Institut de technologie de Californie (CalTech) et premier auteur de l'étude.
Des morceaux de planète au coeur de la Terre
Situés sous l’Afrique et l’Océan Pacifique, ces amas rocheux feraient plusieurs milliers de kilomètres pour une masse similaire à un continent tout entier. C'est grâce à de multiples simulations et modélisations informatiques que les scientifiques ont découvert que ces deux formations rocheuses étaient probablement les restes de l'immense collision il y a 4,5 milliards d’années. Selon Maxim Ballmer, géodynamicien à l’University College de Londres, le modèle présenté "doit absolument être testé" car il ne permet pas encore de prouver que ces deux anomalies sont les restes de Theia. La prochaine étape ? Comparer des échantillons de roches du manteau avec ceux de la Lune.