Certaines femmes enceintes à l'état de santé préoccupant

Publié : 23 septembre 2022 à 18h28 par Hugo Harnois

Etude périnatale (photo d'illustration)

Crédit : Pixabay

Un rapport de 160 pages publié le 20 septembre dernier par Santé Publique France met en lumière l’état de santé des femmes et des nouveau-nés pour la période 2010-2019.

Les femmes enceintes sont de plus en plus âgées, précaires, et leurs pathologies maternelles augmentent. Même si la prise en charge des patientes et de leurs bébés reste élevée et stable entre 2010 et 2019, certains indicateurs de l’étude périnatale de Santé Publique France sont préoccupants.


D’abord, les situations ne sont pas les mêmes en fonction des territoires. Pédiatre coordonnateur du Réseau Périnatal en Région Centre-Val de Loire, le docteur Thierry Perez assure qu’il n’y a « pas de mystères. On sait très bien que la région parisienne est la plus défavorisée sur le plan social et économique ». Il ajoute à la liste le Nord-Pas-de-Calais, la Guyane ou encore Mayotte. Ce sont dans ces territoires que « les indices de santé sont les plus dramatiques, ça se superpose. »  


 


"On fait moins d'enfants"


Ensuite, l’étude prouve que le taux de natalité en France est en baisse : 841.000 en 2010 contre 734.000 en 2019. Pour le docteur Thierry Perez, plusieurs raisons expliquent cette diminution : « il y a le vieillissement de la population en Occident, on fait moins d’enfants. C’est aussi moins facile d’en avoir beaucoup. Les femmes font plus d’études, elles sont enceintes de plus en plus tardivement, donc la période dans laquelle elles sont fécondes est réduite. Et puis c’est de plus en plus difficile d’élever un enfant aujourd’hui. »


Autre fait que révèle l’étude, la précarité chez les mères augmente aussi. L’Assurance Maladie couvre un peu moins d’accouchements : 96,8% en 2010 contre 96,0% en 2019. Pour le coordonnateur du Réseau Périnatal, « le phénomène de paupérisation s’accentue » partout en France.


 


Les Françaises parmi les plus grosses fumeuses d'Europe


Le tabagisme chez les femmes enceinte constitue aussi un enjeu majeur puisque les futures mamans font partie des plus grandes fumeuses en Europe (16,2% au 3e trimestre en 2016 par exemple). « C’est une problématique assez présente, on a beaucoup de mal à endiguer ça. C’est un des gros points noirs de la périnatalité », regrette le docteur Thierry Perez, qui rappelle que « le tabac tue un fumeur sur deux. C’est absolument dramatique, une hécatombe épouvantable et c’est à 100% évitable. »


Enfin, les pathologies maternelles en cours de grossesse et en post-partum sont en hausse, comme, par exemple, l'hypertension ou le diabète. Ici, « on peut parler d’épidémie de surpoids », alerte le pédiatre, qui conclut en affirmant que les chiffres nationaux sont très similaires avec les statistiques régionales du Centre-Val de Loire.