8 mars : les femmes toujours sous-représentées dans le secteur du numérique

Publié : 8 mars 2023 à 7h00 par Étienne Escuer

Les femmes sont sous-représentées dans le secteur du numérique.

Crédit : Pixabay - Photo d'illustration

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, ce mercredi 8 mars, focus sur les inégalités hommes-femmes dans le secteur du numérique.

Seules 2,5% des filles choisissent l’enseignement Numérique et Sciences informatiques en première, contre 15% des garçons, et dans l’enseignement supérieur, les femmes ne représentent que 8% des effectifs de ces filières. C’est peu dire que les femmes sont aujourd’hui sous-représentées dans le secteur du numérique. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas. « Au départ, c’était un milieu assez féminisé, mais dans les années 1990, avec l’arrivée des ordinateurs dans les maisons, les opérations marketing ont visé spécifiquement les garçons », explique Eris Gimard-Sébilo, appui à la chargée de mission égalité au centre Hubertine-Auclert. « Cela a encouragé petit à petit la sortie des femmes de ce milieu et s’est accompagné d’un phénomène de valorisation des métiers de l’informatique et de développement d’un imaginaire marketing et sociétal du geek, une figure masculine. Mais au départ, c’était bien un milieu où l’on avait une porte d’entrée pour les filles et les femmes, notamment pour l’ingénierie. »


Des freins qui persistent


Ces dernières années, la tendance à la masculinisation du secteur ne s’est pas inversée. Pour les filles qui s’engagent dans ces études, « il y a beaucoup d’abandons », note Eris Gimard-Sébilo. Le centre Hubertine-Auclert a d’ailleurs mené une étude en 2022 sur les freins à l’accès des filles aux enseignements numériques et informatiques. « Les filles vont être plus facilement encouragées et remises en conformité dans des parcours d’orientation stéréotypés féminins », confie Eris Gimard-Sébilo. « Tandis que les garçons vont être encouragés à rester dans ces filières. Cela peut être conscient ou inconscient, avec par exemple les représentations que l’on va avoir des professionnels ou dans les manuels scolaires. » La liste des freins est encore longue : « mise à l’écart des filles dans ces filières, avec des violences sexistes et sexuelles, sentiment d’illégitimité, etc. »


 


Lutter contre les stéréotypes de genres


 


Pour Eris Gimard-Sébilo, il faut notamment combattre les stéréotypes de genres dans l’éducation. « Dès l’enfance, tout ce qui est scientifique est dirigé vers les garçons, les jeux de recherche et de curiosité aussi », rappelle l’appui à la chargée de mission égalité au centre Hubertine-Auclert. « On doit agir sur les imaginaires et améliorer la formation des professionnels de l’éducation pour mieux comprendre ces enjeux de sexisme », poursuit Eris Gimard-Sébilo, qui recommande « de dégager des heures spécifiques en classe sur l’orientation en évoquant notamment ces stéréotypes de genres. » Le centre Hubertine-Auclert met à disposition des ressources sur le sujet pour les professionnels de l’éducation.