L’éducation sexuelle trop peu enseignée, un collectif d'associations porte plainte contre l’Etat

Publié : 3 mars 2023 à 11h28 par Guillaume Pivert

Photo d'illustration.

Crédit : Pedro PARDO / AFP

Le collectif Cas d’école assigne l’Etat pour demander l’application de la loi de 2001 instituant trois cours d’éducation sexuelle par an pour chaque élève du CP à la terminale. Aujourd’hui, seuls 15% en bénéficient.

Trois associations – SOS Homophobie, Sidaction et le planning familial, ont annoncé jeudi 2 mars attaquer l’Etat en justice. Regroupées au sein du collectif Cas d’école, elles estiment que la loi de 2001 n’est pas appliquée. Celle-ci impose trois cours d’éducation sexuelle par an pour chaque élève du CP à la terminale. Aujourd’hui, seuls 15% en bénéficient.


 


« Il y a un vrai besoin de cours de sexualité », explique Lucile Jomat, la présidente SOS Homophobie ; « pour lutter contre les IST, les stéréotypes de genres, la LGBTphobie, pour apprendre à respecter son corps », énumère-t-elle. Ce manque d’information n’est pas sans conséquence. Selon elle, « on note une augmentation des violences sexistes et sexuelles, des idées reçues sur les IST par exemple ».


 


Manque de moyens humains et financiers


 


Pourtant, les jeunes sont en demande d’information. « Il ne s’agit pas forcément des sujets qu’on s’imagine comme la contraception mais plutôt les questions de genre, de la relation aux autres, la lutte contre les violences », affirme Lucile Jomat.


 


Le collectif cas d’école pointe un manque de moyens humains et financiers.


« Les professeurs et les encadrants n’ont pas forcément les clés, il n’y a pas assez de personnes formées pour adapter les réponses aux élèves », note la présidente de SOS Homophobie. Lucile Jomat réclame une meilleure formation des professeurs et aussi plus de moyens pour les associations qui interviennent. « On ne peut répondre qu’à la moitié des sollicitations », affirme-t-elle. « Les associations n’ont pas la même posture qu’un professeur, on va interagir de manière différente, apporter des informations différentes, on vient avec des ressources, on dispose d'un lieu extérieur à l’école s’ils ont d’autres questions », résume Lucile Jomat.


 


En septembre dernier, le ministre de l’éducation Pap Ndiaye avait affirmé que « nous devions parler d’éducation sexuelle à l’école ». Les associations, elles, attendent une réaction du gouvernement après l’annonce de l’action en justice.