Double médaillée aux JO de Tokyo, la sabreuse orléanaise Manon Brunet pense déjà à Paris 2024
Publié : 13 septembre 2021 à 11h28 par Étienne Escuer
Manon Brunet à Orléans en 2019.
Crédit : Rédaction / Etienne Escuer - Image d'archives.
De retour à l’entrainement début septembre, la sabreuse orléanaise Manon Brunet, double médaillée aux Jeux Olympiques de Tokyo, se confie sur les JO et son avenir.
Elle n’aurait pas dit non à un mois supplémentaire de vacances, même si l’euphorie des Jeux Olympiques de Tokyo est désormais retombée : la sabreuse du Cercle d’escrime orléanais Manon Brunet a retrouvé les pistes, en ce début de mois de septembre. Dans une bulle à Tokyo, covid oblige, c’est en revenant à Paris, devant une foule immense au Trocadéro, qu’elle a pleinement pris conscience de ce qu’elle venait de réaliser. Désormais, Manon Brunet est double médaillée olympique : bronze en individuel, argent par équipe. « Voir autant de monde pour nous, c’est incroyable, on avait un peu l’impression d’être des footballeurs ! », confie-t-elle.
Pourtant habituée aux podiums mondiaux tout au long de l’année, la sabreuse confirme que les émotions sont décuplées aux Jeux Olympiques. « C’est une compétition qui n’a lieu que tous les 4 ans et c’est le moment où l’on peut montrer notre sport aux gens. On veut que les gens regardent notre sport et l’apprécient », détaille-t-elle. « En fait, tout est beaucoup plus grand : le plateau est plus beau, il y a plus de caméras, de sportifs. Et il y a aussi plus de pression ! »
Première sabreuse française médaillée aux Jeux Olympiques
A Tokyo, Manon Brunet est entrée dans l’histoire de son sport. En finissant troisième de l’épreuve individuelle, elle a apporté une première médaille olympique au club orléanais, mais elle est surtout devenue la première sabreuse française à monter sur un podium aux JO. « J’aurais préféré qu’il y en ait avant, mais d’être la première, c’est plutôt sympa ! », explique-t-elle. Ses deux médailles viennent en plus effacer la déception de Rio, cinq ans plus tôt, où elle avait fini à une frustrante quatrième place. « Pendant cinq ans, on m’a beaucoup identifié à cette quatrième place alors que j’ai gagné d’autres choses, ça devenait difficile », confie la sabreuse orléanaise. « Ça y est, on peut désormais tourner la page et mettre Rio derrière ! »
De Tokyo, où elle est passée par toutes les émotions, la jeune femme de 25 ans gardera aussi d’autres souvenirs en tête, à commencer par le titre de son amie judokate Clarisse Agbegnenou. « La voir la veille me coacher et suivre ma compétition, et le lendemain danser sur les tatamis lors de sa finale, ça m’a fait pleurer, j’étais vraiment content pour elle ! », se souvient Manon Brunet.
Objectif or à Paris
Malgré deux médailles, la sabreuse orléanaise n’est pas rassasiée et a déjà en tête les Jeux Olympiques de Paris 2024, où l’escrime se déroulera au Grand Palais. « J’ai fait médaille d’argent et de bronze mais je n’ai pas encore l’or ! », rappelle-t-elle. « Et aller au Grand Palais pour faire les JO, c’est un rêve. C’est là que j’ai vu mes premiers championnats du monde, en 2010. Dans un aussi beau monument, c’est incroyable. Je rêvais que les championnats du monde y soient de nouveau organisés, mais les Jeux, ça motive encore plus. »
Le chemin vers Paris 2024 sera toutefois bien différent de celui qui a conduit Manon Brunet à Rio ou Tokyo. La jeune femme a décidé de quitter l’INSEP, à Paris, où elle s’entrainait avec l’équipe de France. « Paris, c’est un gros chapitre qui arrive et j’ai eu envie d’aller voir l’entraîneur numéro 1 mondial », explique-t-elle. Depuis quelques jours, elle s’est ainsi installée à Orléans avec son mari, le sabreur Boladé Apithy, pour rejoindre l’académie Christian Bauer, ex-entraîneur des équipes nationales de France, Italie, Chine et Russie.
Si l’olympiade ne durera cette fois que trois ans, la route vers Paris est encore longue. Elle passera probablement dès le mois prochain par des championnats d’Europe, avant une manche de coupe du monde en novembre à Orléans, où Manon Brunet s’est déjà imposée en 2016 et 2019. « Cette fois, je serai vraiment à domicile, avec ma maison à côté ! », souligne-t-elle. Elle espère notamment que le public orléanais, régulièrement acquis à sa cause, pourra assister à la compétition. Rendez-vous les 12 et 13 novembre.