CHU Angers : des patients covid de plus en plus nombreux en réanimation
Publié : 24 novembre 2021 à 16h57 par Étienne Escuer
Les couloirs d'un hôpital.
Crédit : Rédaction / Alicia Méchin - Image d'illustration.
L’activité s’intensifie au CHU d’Angers, alors qu’une cinquième vague de covid commence à toucher la France.
Au CHU d’Angers, les patients sont de plus en plus nombreux à affluer pour cause de covid. 25 personnes occupent ce mercredi 24 octobre le service de réanimation (au plus fort des vagues, le chiffre est monté à 50). « Cela augmente progressivement depuis début octobre », confie le professeur Alain Mercat, chef du service de médecine intensive et de réanimation. « Il y avait 3 à 5 nouvelles personnes par semaine début novembre en réa, on est plutôt à 10 désormais. »
Le profil de ces patients est souvent identique : des personnes de plus de 65 ans, ou souffrant de comorbidités (diabète, obésité, etc.), dont environ la moitié sont vaccinées. La plupart des patients vaccinés sont cependant immunodéprimés ou ont reçu une injection il y a plus de six mois, le vaccin a donc moins d’efficacité.
Le Maine-et-Loire particulièrement touché
Le Maine-et-Loire, plutôt épargné par la quatrième vague de Covid, est aujourd’hui l’un des départements français les plus touchés, avec un taux d’incidence de 250 cas pour 100.000 habitants (moyenne de 180 au niveau national). Une situation que peinent à expliquer les médecins du CHU. « On sait cependant que cela a démarré chez les +70 ans », explique le professeur Vincent Dubée, chef du service des maladies infectieuses, qui s’occupe notamment des hospitalisations conventionnelles. Lui et le professeur Alain Mercat notent un certain nombre de foyers de contaminations dans des regroupements de personnes âgées comme les thés dansants.
Si le CHU d’Angers n’est « pas encore débordé mais vigilant » actuellement, la pression se fait tout de même sentir de plus en plus. D’autant plus que l’établissement doit faire face à des difficultés de recrutement d’aides-soignants et d’infirmières. « La marge de manœuvre est faible », admet le professeur Alain Mercat. Les modélisations de la suite de l’épidémie sont difficiles à réaliser avec précision, mais elles laissent entrevoir « un pic du taux d’incidence du covid fin décembre-début janvier, avant un pic dans les hôpitaux mi-janvier ». Cela coïnciderait alors avec le pic de l’épidémie de grippe, ce que redoutent les médecins.
Les professeurs Alain Mercat et Vincent Dubée lancent donc un appel au respect des gestes barrières, « malgré la lassitude ». Vaccin, masque, aération, gel hydroalcoolique : « une mesure ne suffit pas, l’important c’est cette somme de mesures », confient-ils, en indiquant que « la dose de rappel de vaccin protège extrêmement bien à court terme ».